Journée de la mémoire démocratique d’Aragon

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MÉMOIRE DANS UNE ASSIETTE

Quel culot a mon petit ami. Il continue à dire qu’il ne se souvient pas de ce qui s’est passé il y a un an. Il ne fait pas référence à quelque chose en particulier, il le dit en général. L’événement X se produit, puis les jours commencent à passer et, lorsqu’ils atteignent 360, c’est terminé. Il oublie.

Au début, j’ai trouvé ça drôle, nous avons ri ensemble : au diable le passé, vivons dans le présent ! Mais l’autre jour, il s’est passé quelque chose qui m’a fait tout repenser : le gars va et ne fait plus la vaisselle quand c’est son tour.

Au début, j’ai pris ça pour une chose innocente, il doit être occupé, j’ai pensé, et je les ai fait moi-même, mais les jours ont passé et ça revenait sans cesse. Jour après jour. Encore et encore. Lorsque j’ai remarqué qu’il s’allongeait parfois sur le canapé, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’une saison chargée ou de quelque chose comme ça. Alors j’ai fait la seule chose que je pouvais faire : j’ai arrêté de les frotter aussi.

Au bout de quinze jours, alors que cela faisait trois jours que nous mangions dans des assiettes jetables, ma voisine est venue, convaincue que l’horrible odeur signifiait qu’elle allait trouver des cadavres sur le sol du salon. Je l’ai rassurée : « C’est juste une guerre des plaques ».

Je lui ai montré la cuisine pour qu’elle n’appelle pas la police. On pouvait à peine distinguer le plan de travail derrière la pile de vaisselle qui commençait à passer la porte dans le couloir. Je me rends compte maintenant que j’avais tort, car loin de se détendre, il est sorti en criant qu’il allait appeler le département de la santé, le maire et la Haute Cour de justice si nécessaire. Si vous pensez que j’exagère, c’est que vous n’avez pas vu comment était cette cuisine.

Émue par la perspective de voir le GEOS débarquer chez moi pour mettre fin à cette folie, j’ai décidé d’en parler à mon petit ami, qui m’a répondu sans détour en me demandant ce qu’il savait sur le fait de devoir faire la vaisselle. J’ai rafraîchi sa mémoire :

-Tu ne te souviens pas de la dispute qu’on a eue quand on a emménagé ensemble ?

-Eh bien, c’était il y a plus d’un an, n’est-ce pas ? Rien, je ne me souviens plus de rien.

D’accord, peut-être que mon petit ami effronté le fait exprès pour ne pas faire la vaisselle, mais il m’a fait penser à quelque chose d’intéressant : si vous ne vous souvenez pas du gâchis que vous avez fait la fois où vous avez essayé, je ne sais pas, par exemple, de réparer votre vélo sans aide, même si vous n’en aviez aucune idée, ou de réparer la vie amoureuse de votre ami sans connaître toute l’histoire, comment allez-vous éviter de refaire un gâchis ? Et c’est là que j’ai compris l’importance de ce qu’on appelle la mémoire démocratique.

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Qu’en penses-tu ? Penses-tu qu’il est important de se souvenir de ce qui s’est passé à Alcañiz le 3 mars 1938 afin de tout faire pour éviter que cela ne se reproduise ? Sais-tu ce qui s’est passé ? Lisez la suite pour le savoir.

Description

Le 3 mars a été établi comme Journée de la mémoire démocratique d’Aragon. C’est une journée pour se rappeler que l’État démocratique dans lequel nous vivons aujourd’hui doit beaucoup à des personnes qui ont risqué leur vie pour les libertés, dans un cadre de dictature et de répression. C’est aussi une reconnaissance des vies innocentes perdues dans des conflits tels que la guerre civile de 1936-1939.

C’est précisément en reconnaissance de cette dernière que cette journée a été conçue. Une date qui, en soi, est un exercice de réparation.

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Le détail

Le 3 mars 1938, en vue de la rupture imminente du front d’Aragon, l’aviation italienne soutenant l’armée rebelle contre la République bombarde la ville d’Alcañiz, semant la terreur parmi la population civile et faisant des centaines de victimes parmi elle. Un événement qui a été réduit au silence pendant des décennies a maintenant retrouvé sa place dans l’histoire.

Les objectifs et le contenu de cette proposition peuvent être liés à la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste et la prévention des crimes contre l’humanité (27 janvier).

La mémoire démocratique, en loi

La loi 14/2018 du 8 novembre, de mémoire démocratique d’Aragon, dit dans son préambule:

Plus de trois décennies d’exercice démocratique et d’autonomie en Aragon ont installé une culture politique suffisamment tolérante et ouverte pour aborder de manière sereine et mature la relation avec le passé traumatique lié à la guerre civile et à la dictature franquiste. La construction d’une mémoire démocratique fondée sur la mémoire de ce passé et sur la connaissance historique la plus rigoureuse est la meilleure façon de nourrir notre démocratie des principes éthiques et moraux qui la renforceront contre les discours d’exclusion et d’intolérance, et d’assurer notre avenir de coexistence et de paix.
Il est essentiel, en ce sens, de se souvenir et de rendre hommage à la vie et aux expériences de ceux qui ont lutté pour obtenir et défendre un régime démocratique en Aragon, comme la Seconde République espagnole, de ceux qui ont subi les conséquences de la guerre civile, de ceux qui ont été injustement punis, persécutés ou tués par la dictature franquiste pour s’y être opposés ou avoir été soupçonnés de l’être, ou pour avoir défendu la démocratie et la liberté.

Une réflexion

La régulation et la normalisation de la mémoire, sa gestion publique et son inclusion dans les écoles témoignent d’une maturité pour affronter le passé avec ses ombres, et pour jeter les bases de la « liberté de pensée » par opposition à la « pensée unique ».

Lieux de mémoire

La loi 3/1999 du 10 mars, sur le patrimoine culturel aragonais, établit une large typologie de biens d’intérêt culturel (BIC), inventoriés et méritant différents chiffres de protection, parmi lesquels figurent les sites d’intérêt culturel. A ces espaces (complexe historique, jardin historique, site historique, zone paléontologique, zone archéologique, lieu d’intérêt ethnographique) se sont ajoutés les Lieux de mémoire démocratique. Il s’agit d’espaces, de constructions ou d’éléments immobiliers dont la signification historique est pertinente (selon la loi 14/2018 de la mémoire démocratique d’Aragon)  » pour l’explication du passé d’Aragon en termes de participation, de défense et de lutte en faveur de la démocratie face à l’intolérance et à la dictature dans le cadre historique de la Seconde République espagnole, de la guerre civile et de la dictature franquiste « .

Suggestions de consultation / Propositions pour les ensegnants

sur le patrimoine culturel aragonais, établit une large typologie de biens d’intérêt culturel (BIC), inventoriés et méritant différents chiffres de protection, parmi lesquels figurent les sites d’intérêt culturel. A ces espaces (complexe historique, jardin historique, site historique, zone paléontologique, zone archéologique, lieu d’intérêt ethnographique) se sont ajoutés les Lieux de mémoire démocratique. Il s’agit d’espaces, de constructions ou d’éléments immobiliers dont la signification historique est pertinente (selon la loi 14/2018 de la mémoire démocratique d’Aragon)  » pour l’explication du passé d’Aragon en termes de participation, de défense et de lutte en faveur de la démocratie face à l’intolérance et à la dictature dans le cadre historique de la Seconde République espagnole, de la guerre civile et de la dictature franquiste « .

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Belchite

En ce qui concerne les demandes d »incorporation de contenus de mémoire démocratique dans le curriculum, le professeur peut se situer en contexte par des informations telles que: Le gouvernement se propose de combler les lacunes éducatives sur la dictature et la lutte antifranquiste (nouvelles au Journal officiel, 21 juillet 2021), ou Mémoire historique dans les salles de classe: matière en attente de l »éducation en Espagne (nouvelles au Journal officiel, 17 juin 2018).

On peut aussi prendre quelques informations à partir de contenus tels que ceus servis par des associations mémorialistes, comme l’Association pour la Récupération de la Mémoire Historique d’Aragon. Une interview à l’historien Julián Casanova dans le Journal de Teruel ( « Le bombardement d’Alcañiz va au-delà de la sphère locale ») apporte un éclairage sur cette question et porte précisément sur l’origine de la date choisie comme Journée de la mémoire démocratique d’Aragón.

Une autre suggestion, qui nous relie à d’autres valeurs, prend comme point de départ une nuouvelle de janvier 2022 sur la déclaration de la tombe de María Domínguez à Fuendejalón comme lieu de mémoire démocratique. Il nous relie à la biographie de María Domínguez, la première mairesse démocratique d’Espagne, pendant la Deuxième République, dont la vie est un exemple de dépassement. Sur le site « 40 Aragonais illustres » du gouvernement d’Aragon, vous pouvez explorer sa vie, en appréciant également différentes propositions didactiques, des ressources de recherche simple et des analyses. Il est également possible de la mettre en relation avec certains aspects du statut d’autonomie (notamment le droit à la participation des citoyens à la chose publique).

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Déclaration de la tombe de María Domínguez à Fuendejalón comme lieu de mémoire démocratique

Sur ce même site, on peut également voir la figure de Ramon Acín.

Quant à la lutte antifranquiste en Aragon, il existe une multitude d’ouvrages sur différents aspects (guérilla, mouvements ouvriers, de quartier et étudiants, autonomisme, etc.) Pour choisir un cas très concret, nous recommandons de consulter des documents tels que Islas de libertad, de Pablo Marín : un travail de recherche académique sur le mouvement étudiant antifranquiste en Aragon (conservé dans le dépôt de l’Université de Saragosse) qui peut fournir aux enseignants quelques pistes… pour encourager le dialogue, les entretiens…

Sur la base de toutes ces prémisses, on peut développer une série d’activités pour les élèves : exploration de certaines des pages citées, questionnaire simple pour évaluer leur compréhension du contenu, recherche d’informations sur certaines des questions soulevées, exploration d’expériences ou de souvenirs sur le sujet dans le contexte familial, échange d’idées et d’opinions, composition de textes…

Éléments transversaux

Le programme de l’école secondaire aragonaise établit la promotion de l’apprentissage de la prévention et de la résolution pacifique des conflits dans tous les domaines de la vie personnelle, familiale et sociale, ainsi que les valeurs qui sous-tendent la liberté, la justice, l’égalité, le pluralisme politique, la paix, la démocratie, le respect des droits de l’homme et le rejet de la violence terroriste, la pluralité, le respect de l’État de droit, le respect et la considération des victimes du terrorisme et la prévention du terrorisme et de tout type de violence. De même, « les droits de l’enfant seront promus et diffusés dans la sphère éducative. Comme le stipule la loi 52/2007, du 26 décembre, qui reconnaît et étend les droits et établit des mesures en faveur de ceux qui ont souffert de la persécution et de la violence pendant la guerre civile et la dictature, les valeurs constitutionnelles seront encouragées et la connaissance et la réflexion sur notre passé seront favorisées afin d’éviter la répétition de situations d’intolérance et de violation des droits de l’homme telles que celles vécues à l’époque. Le programme d’enseignement devrait en tout cas inclure la prévention de la violence sexiste, de la violence terroriste et de toute forme de violence, de racisme ou de xénophobie, y compris l’étude de l’holocauste juif en tant que fait historique ».

Objectifs que cette proposition contribue à atteindre

ESO:
  • Assumer de manière responsable leurs devoirs, connaître et exercer leurs droits dans le respect d’autrui, pratiquer la tolérance, la coopération et la solidarité entre les individus et les groupes, exercer le dialogue, renforcer les droits de l’homme et l’égalité de traitement et de chances entre les femmes et les hommes, en tant que valeurs communes d’une société pluraliste, et se préparer à l’exercice de la citoyenneté démocratique.
  • Valoriser et respecter la différence entre les sexes et l’égalité des droits et des chances entre eux. Rejeter toute discrimination à l’égard des personnes fondée sur le sexe ou toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale. Rejeter les stéréotypes discriminatoires entre hommes et femmes, ainsi que toute manifestation de violence à l’égard des femmes.
Baccalauréat:
  • Exercer une citoyenneté démocratique, dans une perspective globale, et acquérir une conscience civique responsable, inspirée par les valeurs de la Constitution espagnole, ainsi que par les droits de l’homme, qui favorise la coresponsabilité dans la construction d’une société juste et équitable.
  • Consolider la maturité personnelle et sociale qui leur permet d’agir de manière responsable et autonome et de développer leur esprit critique. Prévoir et résoudre pacifiquement les conflits personnels, familiaux et sociaux.
  • Promouvoir l’égalité effective des droits et des chances entre les hommes et les femmes, analyser et évaluer de manière critique les inégalités et les discriminations existantes, et en particulier la violence à l’égard des femmes, et promouvoir l’égalité réelle et la non-discrimination des personnes pour toute condition ou circonstance personnelle ou sociale, en accordant une attention particulière aux personnes handicapées.

Sujets avec lesquels ell peut être liée

  • Géographie et histoire / Valeurs éthiques (ESO, 1er et 2ème cycles)
  • Éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme (ESO, deuxième cycle)
  • Baccalauréat: À attribuer en fonction de la modalité

Développement des compétences

  • Compétences sociales et civiques